Basketfeminin.com
Accueil
Envoyer à un ami
Partager
Made in Belgium

Pourquoi changer ? Cultivons la victoire !

Dix clubs en Division I, c'est un maximum !


Les membres de l’Assemblée générale de la Fédération doivent se positionner sur la prochaine mouture du championnat de Belgique de basket féminin. A la recherche d’une formule adéquate depuis plusieurs années, les responsables de notre basket se perdent en conjecture changeant de formule et de règlements chaque saison, voire dans le courant même de la saison.



Le texte néerlandais

Réunis au début de l’année, les clubs de division I, hormis les deux clubs namurois, ont opté pour une élite à douze clubs en 2005-2006. Si les arguments individuels peuvent sembler légitimes, elle ne sert en rien la cause et la valeur du basket féminin belge dans son ensemble. Il faut être réaliste : il n’existe pas suffisamment de joueuses en Belgique capables de composer l’ossature de 12 clubs, même 11 si l’on fait abstraction du Dexia Namur tourné vers les joueuses étrangères. Dix clubs parmi l’élite constituent un strict maximum. Le problème ne se situe pas uniquement dans le nombre de joueuses aptes à évoluer parmi l’élite. Quoique, déjà, l’exemple de Tournai, qui s’est déplacé plus d’une fois, à six joueuses durant la deuxième phase, celui de St-Katelijne Waver qui joue son dernier match à 8, ou celui-ci de Spirou PDL Charleroi confronté presque constamment à un problème d’effectif, pour ne citer que ceux-là, devraient déjà faire réfléchir. Les blessures et les absences, pour raisons professionnelles ou estudiantines, sont des données inéluctables et loin d’être exceptionnelles. Imaginez, surtout, un peu comment se passent les entraînements avec un effectif aussi réduit. Combien de clubs peuvent se vanter de dispenser à leur groupe trois entraînements de bonne valeur à leurs joueuses en nombre suffisant ! Ils se comptent sur les doigts d’une main. Impossible de disputer des « cinq contre cinq » de bon niveau, ou même le plus souvent, tout court… Personne ne progresse, personne n’avance, sans compter, sans avoir assez des dix doigts de ces mêmes mains, le nombre de clubs ayant mis la clé sous le paillasson pour n’avoir pu franchir le gouffre les séparant de l’élite. On passera aussi sur les clubs faussant le championnat de division II, actuellement régionale 1, l’envie de ne pas monter primant sur la régularité sportive, et ce, de façon aussi flagrante que certains clubs n’hésitent pas à déclarer forfait en fin de championnat. Alors, oui, dix clubs c’est un grand maximum !

Des cadettes nationales
Il y a assez de places pour les jeunes joueuses aussi talentueuses que capables d’évoluer en division I. Mais les envoyer au casse-pipe ne sert à rien non plus. Place à la formation, au travail et à la compétitivité. Quelle aberration d’avoir supprimé le championnat Espoir ! Deerlijk et Gand ont mis la clé de l’élite sous le paillasson, en grande partie pour cette raison. Est-ce pourtant si contraignant de s’occuper d’une formation de jeunes ? Ne prenons pas exemple sur le premier club du pays qui ne joue pas son rôle ! Existe-il une raison valable de ne pas relancer un championnat national de jeunes ? Nous sommes bien d’accord qu’une jeune, si elle est talentueuse, jouera en dames. Prenons des cadettes alors. Le club qui veut jouer en D1 doit garantir une formation cadettes nationales. C’est presque un devoir, il convient d’ajouter que certains s’en chargent à merveille !

Un lieu, une promotion…
D’autres astuces existent pour promouvoir le basket féminin belge. Pourquoi ne pas disputer la première journée de compétition en seul lieu. En Flandres ou en Wallonie ? Au diable ! Ça tombe bien, avec une élite à dix clubs la saison prochaine, il y a six clubs wallons et quatre néerlandophones. Pourquoi pas trois matches en Wallonie le samedi entre les Wallons, deux matches en Flandres, le dimanche, ou inversement. N’oublions pas les cadettes … Question publicité et promotion médiatique, il n’y a pas mieux pour un sport mineur !

Une Coupe BNT Dames…
Les clubs se plaignent de la domination sans partage de Dexia Namur sur le championnat. Le club namurois a raison. Ce n’est pas à lui à régresser, c’est aux autres à progresser. Mais, avec la bénédiction des championnes de Belgique occupées par l’Euroligue, pourquoi ne pas créer une Coupe de la « Ligue » ou une Coupe du BNT Dames ? Les clubs n’ont pas hésité à se prononcer pour un départ de Dexia Namur dans le championnat de France. Ce ne sera jamais le cas dans la configuration actuelle. Alors pourquoi pas une formule avec les neuf clubs restants pour un trophée belge ? Une bonne affaire pour le vainqueur, pour les sponsors, pour l’intérêt. Quels sont désormais les dirigeants prêts à investir et prêts au sacrifice pour être deuxième ? Poser la question, c’est y répondre. Alors que les clubs soient cohérents ! Une finale au « best of five » ? Dexia Namur est déjà imbattable en un match, alors imaginez un club devant gagner à trois reprises pour s’approprier le titre et créer l’exploit. Dexia Namur est victime de son succès, qu’il ne pleurniche pas, c’est dans l’air du temps, même Michael Schumacher et Ferrari s’accommodent très bien, avec intelligence, de cet acharnement à les faire tomber de leur piédestal.

Les initiatives des sport-études à Merksem côté VBL et à Jambes côté AWBB ne doivent pas rester lettre morte. Le talent chez nos jeunes est là. C’est indéniable. Mais ces talents-là, arrivés dans le giron de la division I et de la vie active, ne progressent plus ! Il est grand temps de parler de compétitivité et, non plus, de sport pour tous, d’autres s’en occupent avec talent. S’il vous plaît, messieurs les décideurs, pensez à l’avenir de notre basket féminin, il en vaut la peine ! Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est une question de mentalité. Cultivons la victoire !


Vendredi 22 Avril 2005