Waregem est jumelé avec Oradea et les deux entités entretiennent les relations depuis quelques années. Un réfectoire a même été financé par la ville de Waregem dans un orphelinat de la Région de Bihor près d'Oradea. Pour cet Euro U18, Régine T'Jollyn, la maman de Lien Delmulle, avait organisé la récolte de vêtements auprès des joueuses de l'équipe belge. Le coffre de la voiture était plein à ras-bords. Jeudi, lors de la seconde journée de repos de ce championnat d'Europe, la 'délégation' de Waregem a été reçue par le gouverneur de la Province de Bihor pour remettre les vêtements aux enfants des orphelinats. "Cela été un moment très spécial", explique Régine T'Jollyn, accompagnée notamment des parents de Liza Biebuyck et Julie Vanloo. "Nous avions rassemblé pas mal de vêtements et avons été reçus de façon très officielle par le Gouverneur. Les orphelinats sont assez vétustes, et cela fait vraiment quelque chose de voir cela. Mais les enfants étaient tellement contents. L'une des orphélines s'est tournée vers Lien (Delmulle) et lui a dit 'we will never forget you'. C'était très prenant."

Lien Delmulle et Liza Biebuyck ont ensuite pris le chemin de l'entraînement pour l'avant-dernière séance , en fin d'après-midi, avant la Turquie, vendredi à 19h15 belges (20h15 heure locale) dans la petite salle de l'Universitat. Une séance tactique, dispensée sans Lynn Delvaux, indisposée qui était resté à l'hôtel. La Belgique a rencontré la Turquie à deux reprises lors du tournoi de Troyes en préparation avec deux victoires, une fois sans et une fois avec Emma Meesseman (qui avait alors mis 40 points). Mais comme les deux joueuses de Waregem le soulignent, la Turquie n'aura rien à perdre et va jouer crânement sa chance. Plus que méfiance donc. Lien Delmulle et Liza Biebuyck reconnaissent aussi que leur état physique est encore très bien à ce stade du tournoi grâce à la gestion du staff belge et de sa kiné Sarah Finke. Les voyants sont donc au vert. Les Belges sont venus pour ça, battre leur adversaire en quarts de finale, et rejoindre le top 4 européen. Il faut à présent mettre tout en oeuvre pour y arriver.

A voir aussi sur la 3e video, le moment cocasse dans le dos de Liza Biebuyck. Les Belges sont manifestement désormais au point dans la petite salle de l'Universitat...

Ce duel face à la France devait offrir à son vainqueur la première place du groupe. Force est de constater que les Belges sont restées aux abonnés absents durant les dix premières minutes. Les Françaises ont mis à profit le premier quart temps pour mener 20 à 6. Une différence d'engagement, de physique, de rythme, d'envie. La France avait pris ce match comme n'importe lequel dans cet Euro, avec l'obligation de le gagner. Pas sûr que l'on puisse en dire autant côté belge. Bousculée, voire dominée outrageusement, la Belgique ne devait qu'à Julie Vanloo, 25 des 48 points, de ne pas sombrer complètement. La France réussissait en outre presque tout ce qu'elle entreprenait, ou presque, en première période. De quoi remettre bien les idées en place avant un quart de finale face à la Turquie.

La suite des débats fut un peu plus équilibré jusqu'à la pause atteinte sur la marque de 38 à 25, mais la reprise allait démontrer que, cette fois, l'on jouait bien dans la cour des grands. Quelle différence dans ce championnat d'Europe entre le top 4 et le reste de la troupe... Les Françaises déroulaient comme à l'entraînement, dominant le rebond (42 à 25) et imposant son jeu intérieur. Emma Meesseman était bousculée dans ses mouvemens individuels et c'était toute la Belgique qui manquait de solutions.

Le marquoir indiquait encore 59 à 36 à la demi-heure et la France n'éprouvait aucune peine à imposer son jeu. Forcées de courir après le score, les Belges avaient manqué leur rendez-vous. Il pouvait leur octroyer la première place du groupe, mais elles ont pu constater encore le chemin qui les séparent du top 3. Baignées peut-être dans l'euphorie excessive d'un premier tour sans faute, les filles de Benny Mertens auront la journée de  repos jeudi pour se remettre les idées en place et préparer ce que Benny Mertens appelle le match le plus important de l'Euro, le 7e, celui qui les opposera à la Turquie, vendredi à 20h15 (19h15 belges). Un rendez-vous où il s'agira, cette fois, d'être à l'heure, pour ne pas perdre tout le bénéfice d'un bon début de championnat d'Europe.

France - Belgium U18 68-48
BOX SCORE

• Les quarts de finale

France - Pologne
Belgium U18 - Turquie
Espagne - Pays-bas
Suède - Serbie

* pour l'heure, tout les quarts de finale se déroulent  la salle Toni Alexe, sauf... le match entre la Belgique et la Turquie... parce que la Tchéquie joue contre la ... Roumanie au même moment à la salle Toni Alexe.

Les réactions de Benny Mertens, Julie Vanloo, la capitaine, et Hatti Bende Belobi...

En attendant ce derby qui se jouera dans la petite salle de l'Université - tout comme les quatre quarts de finale d'ailleurs - quelques magnifiques images du match face aux Pays-Bas, signées Viktor Rébay, photographe hongrois qui travaille pour la FIBA Europe sur ce tournoi et quelques images sur FIBA TV avec l'interview d'Emma Meessseman

Gagner contre les Pays-Bas équivaut pour la Belgique néerlandophone à faire la nique aux Français pour la Belgique francophone. Même plus que cela peut-être pour un derby des plats pays. Alors non seulement la victoire 71 à 54 a été accueillie comme il se doit par les supporters belges, mais elle est surtout une formidable opération mathématique pour les filles de Benny Mertens et Michel Bechoux. La Belgique est en effet assurée de terminer à l'une des deux premières places de son groupe. Pour le dire autrement, c'est éviter l'Espagne ou la Suède en quarts de finale. Grâce à un écart qui va culminer très rapidement après la pause à une 30taine d'unités, pour un pic à 66-34 à la 32e, Benny Mertens aura pu en outre faire tourner son effectif et éviter de puiser dans ses réserves. Lien Delmulle et Julie Vanloo auront joué 25 minutes, Emma Meesseman 23 et toutes les autres encore moins. Idéal.

Il faut dire que le coach gantois a sorti de son chapeau un coup de maître en imposant la zone à son adversaire. Ce que peu avait encore osé avant lui sur ce tournoi. Benny Mertens était persuadé qu'elle allait ennuyer les Néerlandaises. De fait, les Pays-Bas ne trouveront jamais la solution. Après un premier quart temps équilibré (19-16), la Belgique a fait exploser la zone batave. Un 3/5 de Lynn Delvaux dans l'exercice des trois points, deux paniers d'Heleen Adams et les 4 premiers points d'Emma Meesseman creuseront un premier écart à 35-25.

L'énorme travail peaufiné à l'entraînement sera poursuivi en seconde période. Emma Meesseman (9pts, 6 rbds, au moins 2 bloc-shots) se postait en tour infranchissable à l'intérieur, aidée par Lien Delmulle et une organisation sans faille en défense. Julie Vanloo (14 pts, 6/10 à 2pts) conduisait les offensives belges. Sien Devliegher (9 pts), qui avait entamé la partie en trombe, Lynn Delvaux (13pts), donc, et Hatti Bende Belobi (7pts, 6 rbds) avaient fait monter le marquoir en flèche pour mettre les Néerlandaises à genou. Du simple au double: 66-34 peu après la demi-heure. L'on avait déjà bien senti qu'un écart de 15 à 20 points aurait assomé pour de bon des  joueuses bataves peut-être plus émoussées que les Belges par les efforts déjà déployés jusqu'ici. De fait, les Oranjes n'avaient plus de jus. Plus rien.

Il restait aux Belges à parachever le travail. L'occasion aussi pour Benny Mertens de faire tourner son effectif. Aux "remplaçantes" de démontrer qu'elles voulaient apporter encore quelque chose dans cette rencontre. Ce qu'elles ont fait, les Pays-Bas revenant à peine sous la barre des 20 unités. De quoi assurer la victoire 71 à 54, de quoi surtout concerner encore tout le monde, d'économiser ses forces et d'aborder la France mercredi (17 heures belges, 18 heures locales) sans la moindre once de pression sur les épaules. Pour l'heure, tout, mais tout, se déroule selon la meilleure des programmations possibles...

Belgium U18 - Pays-Bas 71-54
BOX SCORE

Benny Mertens se méfiait du jeu atypique des Tchèques, il se disait surtout que dans un bon jour la Tchéquie pouvait être très dangereuse. Non pas que la Tchéquie était dans un bon jour lundi pour ce premier match du 2e tour, mais les Belges ont eu la malencontreuse idée de laisser les Tchèques dans le match pour les voir débouler au grand galop en fin de parcours pour revenir sous une barre des 10 points d'écart allègrement franchie plusieurs fois dans le match. La Belgique a donc, un peu, joué avec le feu en fin de partie dans une partie qui la voyait supérieure à son adversaire.

De fait, dès l'entame de la partie, Julie Vanloo (15 pts, 8 assists et 6 rebonds) invitait ses coéquipières à prendre les commandes du match. 3-10, puis 14-26 à la 10e minute. Entre les deux, déjà, la Tchéquie jouait au yo-yo en revenant notamment à 10-14. Benny Mertens sentait déjà bien alors que son équipe manquait parfois de concentration ou d'attention en défense. Emma Meesseman et Lien Delmulle étaient aussi déjà comptées à 2 fautes très rapidement. Ce n'était pas habituel non plus. Cela dit, lorsque la Belgique pouvait appliquer son jeu de contre-attaques, le marquoir s'enflammait sous la houlette notamment d'Antonia Delaere (21pts, 6 rbds). Symptômatique aussi la dernière action avant la pause qui voit la Tchéquie marquer à la dernière seconde sur un moment d'inattention et faire 31-40 à la mi-temps.

La reprise confirmait la supériorité des Belges qui creusaient un écart d'une quinzaine de points avec Emma Meesseman qui finira sur son 4e double-double du tournoi en autant de rencontres ( et ce sera même 41-58 à la 28e minute, 17 points d'avance, écart maximal. La suite sera faite d'un peu de relâchement, de déconcentration par moments et d'inattentions à d'autres, permettant à la Tchéquie de repasser sous la barre des dix unités grâce, notamment à deux bombes de suite de Radka Brhelova (12 pts, comme Satoranska, alors que Vyoralova restait limitée à 8 points). Alors que Lien Delmulle était sortie pour 5 fautes, ce sera même 66-69 à 69 secondes du terme. Un lancer d'Emma Meesseman, et un trois points d'Antonia Delaere finissait de rassurer les Belges, d'autant qu'Hatti Bende Belobi finissait en force sous la raquette pour arracher ses 6e et 7e rebonds (8pts). Très précieux à ce moment du match. 68 à 75, la Belgique a eu chaud, au propre comme au figuré. Il suffit aussi de voir les stats des deux équipes (33,8% à 2pts côté tchèque, 1/10 à 3pts côté belge et 26 pertes de balle) pour situer aussi les difficultés d'évoluer dans une ambiance suffocante par 40° (au moins) au sein de ce hangar de la salle universitaire. Par contre avec 19 assists et 51 rebonds, les points positifs ne manquent pas.

L'heure est à présent à la récupération rapide avant d'affronter les Pays-Bas mardi (12h30 heure belge, 13h30 locale) pour rester si possible le plus haut possible au classement avant les quarts de finale. Ce sera une autre paire de manche, un débat très physique, parfois limite. Ce sera dans l'autre salle, Toni Alexe, et l'on annonce des températures un peu moins suffocantes. C'est déjà ça de pris...

Une victoire face aux Tchèques assureraient déjà mathématiquement une place en quarts de finale à la Belgique, mais elle veut plus que cela. Battue par les Pays-Bas 69 à 81, puis par la France 49-61, la Tchéquie a passé le cap du premier tour grâce à sa victoire samedi (77-69) sur la Slovaquie. Benny Mertens se méfie pourtant des Tchèques, toujours présentes dans les grands rendez-vous, et n'a rien laissé au hasard pour préparer ce premier duel du second tour. A suivre Tereza Vyoralova, 15 pts de moyenne, Michaela Vojtokova ainsi que Nada Salacova et son mètre 92. Le coach gantois a déjà préparé cette rencontre lors de cette journée de repos qui n'aura pas vu toutes les équipes s'entraîner. Les Belges l'ont fait, dans cette petite salle étouffante, qui accueillera leur joute face aux Tchèques.  L'heure de tirer quelques leçons du premier tour et d'ouvrir les perspectives pour la suite du tournoi.

L'entraînement lors de la journée de repos aura permis d'évaluer en interne les points forts et les points faibles constatés au premier tour avant de se focaliser sur la Tchéquie.

Avec un 3/3 et une première place du groupe, le premier contrat est rempli. Il va cependant falloir élever le niveau de jeu pour aller beaucoup plus loin dans cet Euro et trouver des solutions, en équipe, insiste Emma Meesseman, qui veut elle aussi élever le sien. Un premier bilan à l'issue du premier tour avec l'intérieure flandrienne.

"Je pense que nous avons bien fait notre job en défense, en parvenant à mettre de la pression sur notre adversaire. Par contre, il faut que l'on s'améliore en attaque. Nous devons être mieux organisées. Je suis sûr que nous allons le faire lors des prochains matches. Et ce sera d'ailleurs bien nécessaire. Il faut aussi encore corriger pas mal de détails. Nous sommes occupés à le faire. Nous avons encore un team meeting ce soir (dimanche soir, à l'issue d'une après-midi quartier libre après l'entraînement du début d'après-midi). Nous avons déjà l'avantage de bien nous connaître et chacun connaît ses propres points forts et points faibles ainsi que les points forts et faibles de ses coéquipières. On sait ce que l'on doit faire dans les moments difficiles. On l'a vu en deuxième mi-temps contre la Serbie. Nous savons aussi de quoi nous sommes capables."

Huit joueuses ont en effet disputé le championnat du monde U17 à Toulouse avec Julie Vanloo, Antonia Delaere, Sien Devliegher, Lien Delmulle, Liza Biebuyck, Heleen Adams et Hatti Bende Belobi), alors qu'elles étaient 7, un an plus tôt, avec Julie Vanloo, Lien Delmulle, Antonia Delaere, Heleen Adams, Emma Meesseman, Sien Devliegher et Lynn Delvaux à avoir été vice-championnes d'Europe U16 en 2009 à Naples. Un Euro où Emma Meesseman avait été élue MVP. Mais pour elle, seule son équipe à de l'importance.

"Je ne suis pas tellement contente de mon début d'Euro. Je pense que je peux mieux. Mais on gagne hein... Et puis surtout chez nous, il y a toujours quelqu'un qui peut apporter quelque chose qui peut faire la différence. Chacune est nécessaire, à différents moments. Je sais que je peux mieux jouer, et je travaille pour cela, même si je sens que les défenses sont plus dures sur moi. Mais c'est à nous à trouver des solutions, en équipe. On l'a vu contre la Serbie, les shoots sont rentrés. On met 8 paniers à trois points. Nous travaillons toutes pour trouver des solutions. Maintenant, c'est la Tchéquie, nous devons encore voir quelques détails. Puis ce seront les Pays-Bas et la France. Ce sera vraiment très difficile. Nous avons vu le match Pays-Bas / France où les Néerlandaises ont résisté aux Françaises. Nous avons peut-être battu la France en préparation, mais il ne faut pas en tenir compte. C'était, justement, en préparation, et puis, surtout, ce n'est pas la même équipe, elles ont récupéré deux-trois joueuses."

Pour les férus de stats, Emma Meesseman est la seule à avoir réussi 3 double-double en 3 matches. Elle est en tête des marqueuse (16,7 pts de moyenne) avec la Néerlandaise Loyce Bettonville, en tête au rebond (12 rbds par match) et aux interceptions (16), 5,3 par match donc. Alors qu'Antonia Delaere est en tête au pourcentage de lancers-francs avec un 9/9.