Et me revoilà !
Le temps d'un passage furtif chez moi après mon retour du Brésil: 48 heures de break et depuis, je savoure ma nouvelle vie espagnole. La ville de Léon?... on y vient pour le basket, on y reste pour ses tapas. Vous me direz que tous les tapas sont les mêmes en Espagne. Je vous répondrai oui, mais pas à Léon ! Les tapas de cette belle petite ville sont gratuits ... !
Je tiens tout de même à préciser que cet argument n'a pas influencé mon choix dans ma venue au club mais c'est une des choses que mon agent me répétait régulièrement quand nous évoquions mon futur en Espagne...

Nous commençons notre championnat le 12 octobre et pour notre première rencontre nous nous déplaçons à Burgos. J'espère que nous reviendrons avec une victoire, histoire de bien commencer .

A très bientôt et comme on le dit si bien ici: HASTA LUEGO

Nathalie

Je l'avais dit ! Si on me proposait la place de 5-ème comme les garçons, je signais tout de suite.... Mon message a été reçu 5 sur 5, les filles 5-ème et les garçons 5-ème, 5 sur 5 je vous dis ! ....

Finir ainsi est fantastique, je dis finir car pour ceux qui ne le savent pas encore, j'arrête là, je raccroche. Ma carrière d'internationale et mes 223 sélections sont aujourd'hui derrière moi. Autant finir sur quelque chose de bien.

La boucle est bouclée.....

Tout dans la nature humaine travaille en silence. Les choses naissent et ne possèdent rien. Elles accomplissent leur fonction sans rien réclamer. Toutes les choses font leur besogne dans l'apaisement. Quand elles ont atteint leur plein épanouissement, chacune retourne à son origine. Retourner à son origine, cela signifie se reposer, remplir sa destinée. Le retour est une loi éternelle. Connaître cette loi, voilà la sagesse.

En posant les pieds en Martinique, pour finir la préparation de notre mondial, j'ai ressenti et j'ai su que j'avais fais le tour ... . Voyez, je suis partie d'ici il y a 17 ans et j'y retourne sous le maillot tricolore. J'étais donc revenu au commencement, synonyme d'épanouissement total pour moi.

C'est dans cet état d'esprit que mes différents maîtres d'arts martiaux m'ont éduqué. Ils m'ont aussi appris à ne pas me soucier d'être remarquée mais plutôt à chercher le moyen de faire quelque chose de remarquable.

La route vers le but fixé a été parsemée d'embûches et de mauvais coups en tous genres. Je ne m'en suis jamais plaint car quand quelqu'un veut te mener la vie dure, il faut que tu sois plus sévère envers toi-même et en même temps tu te dois de rester indulgent avec ton bourreau.

On a souvent voulu me noyer mais dans cette adversité persistante, je me sentais comme un poisson dans l'eau. Essayez donc de noyer un poisson ! Il faudra vous y reprendre à plusieurs fois pour y arriver ! Pendant tout ce temps, je me suis sentie l'âme d'un saumon, pour qui rien d'autre ne comptait que de revenir à sa source. Bien plus que de finir sur ce résultat ô combien magnifique à ce mondial, le plus beau résultat pour moi fut que ma famille tout comme mon premier entraîneur ont pu me voir sous les couleurs de l'équipe de France à Madinina (Martinique).

Je remercie tous mes entraîneurs et tous ceux qui m'ont toujours permis de m'entraîner. Comme à Aix-En-Provence, alors que je n'y jouais plus, les portes de la salle et le matériel ont toujours été mis à ma disposition. Merci au club de Venelles (NF3) qui a bien voulu de moi à leurs entraînements avant mon départ pour Samara cette saison. Merci au Président de Venelles et à son coach Sylvie CHEVALIER, et on n'oubliera pas les "GOLGOTHS" club masculin régional qui m'a toujours invité à leurs longues parties de basket sur les "playgrounds" d'Aix-en-Provence. C'est en grande partie eux qui faisaient - à leur façon - ma préparation pour la compétition avant mes départs en sélection chaque été. Merci Cyril. Merci Sofiane et Sofiane. Merci Patrice. Merci Lionel et tous les autres que je n'ai pas cités.

Je n'aurais jamais assez de mots et de place pour nommer tous ceux qui le méritent. Un merci universel à tous les supporters de tous les clubs de sports et surtout un grand bravo à nos chers bénévoles qui sont la base de tout groupement sportif.

Un autre grand merci à tous les présidents de clubs qui malgré les intérêts de leurs clubs et leurs saisons à préparer mettent à notre disposition, joueuses internationales, leurs entraîneurs, leurs médecins, leurs kinés ou encore leurs structures sportives. Merci messieurs, car d'une certaine façon les victoires de cette équipe de France sont un peu les vôtres. Je tenais à le préciser car les clubs ne sont pas seulement des fournisseurs de joueuses. Il fallait le dire.

Mon dernier merci ira à Paul BESSON qui m'a appelé en Equipe de France pour la première fois. Un souvenir à jamais gravé en moi.

Arrêtons-là les remerciements. Je pars en étant heureuse. Oui, heureuse car la France dispose d'un réservoir de joueuses à fort potentiel et nos conditions de travail aujourd'hui sont plus que bien. Avec 13 ans d'Equipe de France, je peux dire que j'ai vécu toute cette évolution vis-à-vis de nous, les filles. Beaucoup de joueuses et de fédérations envient nos conditions. Il y en a qui se plaignent de la parité, mais contrairement à d'autres fédérations, chez nous, les filles sont assurées, ce qui n'est pas le cas partout... Ceux qui parlent de cette différence de traitement ne voient qu'une partie de l'iceberg. L'Equipe de France masculine rapporte de l'argent avec tous ses joueurs NBA, tandis que nous, les filles, nous n'avons pas cet impact économique. On pourrait être nombriliste et encore se plaindre de notre sort, mais le sport d'aujourd'hui est dicté par des raisons économiques que nous ne pouvons ignorer. Alors si les garçons rapportent de l'argent, je trouve normal qu'ils en profitent.

Je dis cela car depuis les Jeux Olympiques de Sydney et sur l'action de toute l'Equipe de France masculine, la Fédération a aligné nos indemnités journalières sur celles des garçons. N'était-ce pas déjà à cette époque un signe de faire évoluer les choses ? Alors, ne cherchez plus la différence entre nous. Nous pratiquons un beau métier, mais la réalité économique est là. Il faut en tenir compte.

J'aimerais juste par mes mots vous faire comprendre que les Equipes de France masculine et féminine oeuvrent pour une seule et même cause sur la scène nationale et internationale: la Grandeur du Basket Français !

Merci de m'avoir lu et à très bientôt sur mon futur site.

Nathalie

Ça fait zizir (plaisir) de s'offrir deux fois les championnes d'Europe. Pour moi, cette deuxième fois était un peu spéciale. Et en quoi ? Pour ceux qui l'ignorent, l'épine dorsale de cette équipe tchèque est composée en grande partie des joueuses de Brno. Cette seconde victoire était une mini-revanche suite à la défaite que j'avais subie avec mon équipe de Samara lors de la finale du Final Four de l'Euroligue au mois de mars dernier. J'ai vécu un grand moment et de très fortes émotions lors de cette rencontre. Ecouter la "Marseillaise" m'a encore mis en " transe" et m'a permis de faire un match que je jugerai de correct. Quand j'écoutais notre hymne avant la partie je me demandais combien de fois j'allais encore l'entendre notre "belle Marseillaise" ? Ce soir était-ce l'avant-dernière fois ? Ou il y en aura-t-il d'autres ?.... Je n'en sais rien !

Malgré un temps quelque peu maussade ici, j'ai cette fraîche impression que le soleil brille de nouveau et ce n'est que du bonheur, croyez moi.

Dès le début de ce championnat du monde, je m'étais fixée comme objectif, la même place que notre équipe masculine, c'est-à-dire la cinquième. Le septicisme de certains n'aura pas eu raison de ma foi en mon équipe. Espérons que ce sera encore le cas demain.

La Lituanie... Ce ne sera pas facile. Je connais très bien leur jeu. Tout comme la République Tchèque qui est composée essentiellement des joueuses et de l'entraîneur de Brno, une grande partie des joueuses de la Lituanie ainsi que leur coach sont pensionnaires de l'équipe de Vilnius, capitale du pays et très belle ville.

Enfin, savourons tous ensemble ce beau moment pour le basket français, c'est un réel plaisir de le voir progresser et s'imposer sur la scène internationale.

Encore un match à gagner et ce Mondial sera pour moi une belle réussite.

Nathalie

Coucou me revoilà,

Ce match contre l'Australie me laisse un goût d'inachevé, un goût amer. J'espère que cette défaite nous fera réagir vers quelque chose de meilleur. Tout à l'heure, nous devrons confirmer notre belle performance contre les Tchèques, afin de prouver que notre victoire contre elles lors des matches de poules, n' était pas un hasard. Mon discours se voudra malgré tout très prudent. Elles auront à coeur tout comme nous de bien faire pour prétendre à la cinquième place de ce Mondial.

Oublions un peu le basket et revenons à notre vie quotidienne qui a beaucoup changé ici . Désormais, pluie, vent, et températures basses nous accompagnent dans notre séjour. En se promenant un peu et en observant l'architecture, certains monuments et certaines places de la ville, on peut y voir une certaine influence européenne. Cette influence vous rappelle tout de suite que vous êtes au Brésil et que - comme ses saveurs et ses arõmes - les gens ici sont mélangés....

La chose des plus plaisantes pour moi est de voir la manière dont Sao Paulo a marqué son histoire car à chaque coin de rue et à chaque nouveau quartier, l'histoire y est à jamais gravée par la dénomination ou le surnom de ces derniers. Tout évènement aussi infime fut-il vous est conté sous forme de légende et d’épopée.....

Nathalie

Je savais que ce match, nous devions le gagner, il y a eu la manière en plus, alors nous sommes toutes heureuses. Que du bonheur ! Aujourd'hui les Etats-Unis, ce sera un autre match. J'aurais préféré les jouer demain. Il va falloir continuer sur notre bonne lancée et surtout faire les comptes à la fin de la compétition. Voilà , il faut que je vous laisse car le bus va partir sans moi...

Nathalie