Spirou Monceau entre deux joutes namuroises

L'étonnant résultat de lundi soir à la salle Ballens a marqué les esprits pour cette 7-ème journée de championnat. La question qui revenait pour les absents du derby wallon était de savoir si le Dexia Namur avait mal joué ou si Spirou Monceau avait si bien joué que cela. La deuxième option est sans conteste la réponse à cette résistance moncelloise face à des St-Servaitoises qui pensaient peut-être qu'après leur balade face au Novia Munalux et la défaite du même style de Spirou Monceau, ils leur suffisaient de soigner leur offense pour être à l'abri. Certes, Patrick Delsaut n'a pas joué avec sa Congolaise Pauline Akonga, peu à son affaire en première mi-temps, Lisa Wallbutton et Stéphanie Dubuc (souffrante) en seconde période, il n'empêche, emmenées par Krystyna Szymanska-Lara (15pts), Olesyia Malashenko (16), Oksana Agabalova (21) et une Marjorie Carpréaux (27) comme un poisson dans l'eau dans l'ambiance devenue chaleureuse de la salle Ballens quand près de 500 spectateurs la garnissent, les St-Servaitoises ont du rester plus qu'attentives jusqu'au bout.

Avec trois bombes successives de Krystel Ballau, Sophie Tirtiaux et Ophélie Thibaut, Spirou Monceau avait bien lancé les débats en début de rencontre sans susciter encore la moindre once d'inquiétude dans les rangs st-servaitois. Les paris misaient sur le moment où les Moncelloises allaient lâcher prise. Mais à l'image d'Ophélie Thibaut et Kiki Stephens, Spirou Monceau jouait franc-jeu, osait et ne manquait pas grand-chose. de 20-18 à la 10-ème à 43-45 à la pause, 65-67 à la demi-heure et 73-74 à 4 minutes du terme, les spectateurs se régalaient du spectacle offensif. Un 0-7 en 30 secondes offrait une première porte de sortie aux St-Servaitoises, mais Spirou Monceau revenait encore à 81-87 à 1mn30 du terme avant que Dexia Namur ne conserve sa marge d'avance. Le dernier trois points d'Ophélie Thibaut pour fixer le score final à 84 à 92 illustrant si besoin était le jusqu'au boutisme des Hennuyères.

"Je pense que l'on a fait le match que l'on devait faire face à une équipe pareille", commentait à chaud Stéphane Baczaï. "Ce qu'il a manqué ? déjà du physique. Et je parle du physique, dans le sens du gabarit, de la puissance physique. Dans un duel musclé, c'est toujours ma fille qui se retrouve à terre ou éjectée. Le nombre de séances joue un rôle. Il n'y a pas de secret. Marjorie Carpréaux fait la différence à mon sens. On ne défend pas super bien, mais on joue avec beaucoup de coeur, avec envie et enthousiasme. Bref, tout ce qui nous a manqué en Coupe à Waregem. Oui, peut-être les filles n'avaient rien à perdre, mais je pense qu'il y avait quand même du stress, ou à tout le moins elles étaient impressionnées par l'adversaire. Il faut tirer le positif de tout cela pour dimanche et prolonger cet état devant le Novia."

Dimanche en effet, la salle Ballens accueillera un nouveau derby face au Novia Munalux Namur dans une importante rencontre déjà pour la suite des évènements dans ce championnat. Une rencontre pour laquelle Krystel Ballau, victime d'une entorse à un quart d'heure du terme face à Dexia, est incertaine. "Cela dit, Priscilla Frassanito s'en est bien sortie", faisait remarquer le coach moncellois. "Elle a fait son job, n'a pas perdu de ballon. C'est un autre point positif de cette rencontre." Face au Novia Munalux Namur, il s'agira aussi de la dernière rencontre de l'Américaine Kiki Stephens avant son opération au ménisque. Dommage quand on voit son apport face au Dexia.

"Oui, mais je veux être totalement en possession de mes moyens et être à 100%", rétorque l'Américaine de 22 ans. "C'est sûr que l'on est un peu déçue après cette défaite quand on voit notre match. Mais nous avons fait un bon travail je pense, avec un bon collectif et un bon esprit d'équipe." Arrivée en début de saison à Spirou Monceau pour sa première expérience hors des Etats-Unis, Kiki Stephens ne regrette en rien son choix. "Et c'est justement pour n'avoir aucun regret dans ma vie, que j'ai choisi de tenter l'aventure en Europe. J'ai eu des contacts avec Sophie Tirtiaux contre qui j'ai joué aux Etats-Unis qui a fait la jonction avec le club. Et je me sens vraiment bien ici. Même si deux ou trois seulement parlent vraiment anglais, c'est comme une famille ici. Je voulais tenter ma chance, c'était le moment. Pour combien de temps, je ne sais pas. Aussi longtemps que cela m'apportera quelque chose avant de rentrer aux Etats-Unis pour être prof ou coach." Tout sourire, l'Américaine avoue que sa famille lui manque et ne cache pas son impatience de rentrer une semaine pour Noël en Floride. "Ma famille est en Floride et sinon j'étais à Wichita State Shockers où j'ai fait un cursus en sport management."

Durant l'indisponibilité de Kiki Stephens estimée à plus ou moins 5 semaines, Spirou Monceau a décidé de faire appel à une nouvelle joueuse, une autre Américaine, Tiffany Roberson .