Quel héritage ?
Le sacre - le 16-ème du nom - de Dexia Namur dans les travées de Waregem avait des allures de fin de règne, écrivions-nous. Pour Jean-François Prior, le futur ex-président du club st-servaitois, la formation namuroise sera toujours bien présente la saison prochaine, et aussi ambitieuse, "ce qui n'est pas difficile vu le piètre niveau du championnat belge", n'hésite-t-il pas à affirmer dans des propos peu amènes, dénigrant aussi à qui veut l'entendre que le basket suisse ne vaut pas mieux, selon lui. Mais en définitive, comment se fait-il que Dexia Namur ne laisse-t-il qu'aussi peu d'héritage à son successeur appelé à présider le plus prestigieux cercle du pays. Plus de supporters, plus de jeunes, une équipe A à recomposer, encore, et même pas assez d'administrateurs pour élire le nouveau président. Jamais sans aucun doute aucun autre président en Belgique n'amènera autant d'argent dans un club de basket féminin belge que Jean-François Prior (le budget a tourné autour d'un million d'euros !), certes, mais qu'a-t-il construit avec cette manne financière? Une structure professionnelle de haut niveau? un centre de formation ? un management performant ? un club bien structuré apte à défier le temps et les crises ? En réalité, le professionnalisme derrière le Hall O. Henry, s'est plutôt résumé au nombre de zéro derrière le chiffre sur la feuille de salaire des joueuses... Bien sûr, beaucoup y ont largement trouvé leur compte. Jean-François Prior répond à ses détracteurs en expliquant que ce n'était pas son rôle de faire dans le social (sic), en répétant aussi inlassablement les nouvelles lignes inscrites au palmarès d'un club qu'il dit avoir sauvé de la faillite et qu'il était bien seul pour mener à bien son oeuvre. Mais peut-être cette politique de la terre brûlée était-elle tout simplement délibérée ?
Le projet andennais
Le projet andennais
"Il y aura une équipe la saison prochaine", certifie tout d'abord Jean-François Prior, "qui sera ambitieuse... ce qui vu le niveau du championnat belge, n'est pas très compliqué..", n'hésite pas à rajouter le futur ex-président du Dexia Namur sans vraiment rire. "Déjà cette saison, nous avons tourné à six et nous avons réalisé le doublé, c'est dire..." Certes, président, mais peu peuvent se targuer de posséder en même temps en leurs rangs des filles du talent de Krystyna Szymanska-Lara ou Pauline Akonga, dont rien que le salaire équivaut à peu de choses près à l'entièreté de leur budget, ou encore Agabalova ou autre Malanshenko.
Cela dit le président namurois se fait fort de passer le relais à la "nouvelle équipe dirigeante" comme il l'appelle dans de bonnes conditions avec une ossature où il ne resterait plus qu'un ou deux noms à rajouter. "Mais pour le reste, j'ai effectivement dit que je voulais bien aider, mais dans un autre rôle. Je ne veux plus tout faire et en tous les cas, plus me charger seul de ramener l'argent." Et Jean-François Prior de rappeler qu'il a repris le club alors qu'il affichait selon lui une dette de "12 millions (de francs belges)" et qu'aujourd'hui il n'en a plus du tout !" Il ne lui reste plus grand chose d'ailleurs, rétorqueront les grincheux. "Comment ? rétorquera Jean-François Prior. Ben oui président, avant il y avait 200 jeunes qui composaient des équipes championnes de leur catégorie et même de Belgique, - quand ça existait encore... -, il y avait plus d'une dizaine de bénévoles, un public très nombreux autre, que la poignée de supporters qui s'est déplacée à Waregem pour fêter le titre il y a moins d'un mois. De quoi faire bondir notre homme... oui on sait.
"Je vous répète que les dettes ont été apurées et je signale que le club est devenu le11e sur le plan européen", répète inlassablement Jean-François Prior, "que nous avons été 3 fois sur 4 en 8e de finale de l'Euroligue, atteint les 1/4 de finale de la FIBA Cup et rejoint avec une demi-équipe cette saison les 8e de finale de l'Eurocoupe. Et quand je lis qu'il y avait 1.500 spectateurs sous le règne de Pierre Olivier, je ferais déjà remarquer que la salle ne peut contenir que 1.000 personnes (* pour l'anecdote, la capacité de la salle renseignée à la FIBA Europe est bien de... 1.500 spectateurs). Enfin et pas des moindres nous sommes les seuls à pouvoir offrir à des joueuses belges un statut professionnel. Voyez encore Stéphanie Dubuc, qui va en Suisse, mais, et cela n'a rien à voir avec Thibaut Petit, où le niveau du basket là-bas laisse perplexe. Pour une équipe qui ne parvient même pas à être champion de Suisse... (sic), je le lui ai dit..., qu'elle aille alors dans un bon championnat, l'Espagne, l'Italie, la France, ou alors au moins qu'elle reste à Namur. Nous avons été champion 16 fois et gagné 14 fois la Coupe.. "
Donc qu'en reste-t-il et qu'en adviendra-t-il de ce club qui a vu nombre de gens se démener corps et âmes pour le mener jusque là? "Ce n'est quand même pas de ma faute si l'on ne se bouscule pas au portillon pour reprendre le club. Vous savez, même pour moi, c'est extrêmement fatigant de trouver de l'argent. Et j'ai tout fait pour tirer le basket féminin, dans un contexte difficile, sans médiatisation nationale. ce n'est tout de même pas ma faute si la fédé, les autres clubs n'ont pas surfé sur la vague, car de vague il n'y en aura plus je pense. J'ai amené au club 5 filles qui foulent les parquets de la WNBA (Brunson, Sanford, Ohlde, Kraayeveld, Smith) et sont venues à Namur les meilleurs joueuses du monde, Sue Bird, Lauren Jackson, Diana Taurasi, sur le podium olympique, étaient en même temps sur le parquet avec le Spartak Moscou au Hall O. Henry, on n'en a même pas fait écho dans la presse nationale"... question de communication peut-être, et d'organisation d'ailleurs sur le plan général ?
Cela dit le président namurois se fait fort de passer le relais à la "nouvelle équipe dirigeante" comme il l'appelle dans de bonnes conditions avec une ossature où il ne resterait plus qu'un ou deux noms à rajouter. "Mais pour le reste, j'ai effectivement dit que je voulais bien aider, mais dans un autre rôle. Je ne veux plus tout faire et en tous les cas, plus me charger seul de ramener l'argent." Et Jean-François Prior de rappeler qu'il a repris le club alors qu'il affichait selon lui une dette de "12 millions (de francs belges)" et qu'aujourd'hui il n'en a plus du tout !" Il ne lui reste plus grand chose d'ailleurs, rétorqueront les grincheux. "Comment ? rétorquera Jean-François Prior. Ben oui président, avant il y avait 200 jeunes qui composaient des équipes championnes de leur catégorie et même de Belgique, - quand ça existait encore... -, il y avait plus d'une dizaine de bénévoles, un public très nombreux autre, que la poignée de supporters qui s'est déplacée à Waregem pour fêter le titre il y a moins d'un mois. De quoi faire bondir notre homme... oui on sait.
"Je vous répète que les dettes ont été apurées et je signale que le club est devenu le11e sur le plan européen", répète inlassablement Jean-François Prior, "que nous avons été 3 fois sur 4 en 8e de finale de l'Euroligue, atteint les 1/4 de finale de la FIBA Cup et rejoint avec une demi-équipe cette saison les 8e de finale de l'Eurocoupe. Et quand je lis qu'il y avait 1.500 spectateurs sous le règne de Pierre Olivier, je ferais déjà remarquer que la salle ne peut contenir que 1.000 personnes (* pour l'anecdote, la capacité de la salle renseignée à la FIBA Europe est bien de... 1.500 spectateurs). Enfin et pas des moindres nous sommes les seuls à pouvoir offrir à des joueuses belges un statut professionnel. Voyez encore Stéphanie Dubuc, qui va en Suisse, mais, et cela n'a rien à voir avec Thibaut Petit, où le niveau du basket là-bas laisse perplexe. Pour une équipe qui ne parvient même pas à être champion de Suisse... (sic), je le lui ai dit..., qu'elle aille alors dans un bon championnat, l'Espagne, l'Italie, la France, ou alors au moins qu'elle reste à Namur. Nous avons été champion 16 fois et gagné 14 fois la Coupe.. "
Donc qu'en reste-t-il et qu'en adviendra-t-il de ce club qui a vu nombre de gens se démener corps et âmes pour le mener jusque là? "Ce n'est quand même pas de ma faute si l'on ne se bouscule pas au portillon pour reprendre le club. Vous savez, même pour moi, c'est extrêmement fatigant de trouver de l'argent. Et j'ai tout fait pour tirer le basket féminin, dans un contexte difficile, sans médiatisation nationale. ce n'est tout de même pas ma faute si la fédé, les autres clubs n'ont pas surfé sur la vague, car de vague il n'y en aura plus je pense. J'ai amené au club 5 filles qui foulent les parquets de la WNBA (Brunson, Sanford, Ohlde, Kraayeveld, Smith) et sont venues à Namur les meilleurs joueuses du monde, Sue Bird, Lauren Jackson, Diana Taurasi, sur le podium olympique, étaient en même temps sur le parquet avec le Spartak Moscou au Hall O. Henry, on n'en a même pas fait écho dans la presse nationale"... question de communication peut-être, et d'organisation d'ailleurs sur le plan général ?
Aujourd'hui, il faut trouver un nouveau président. "mais d'abord il faut trouver un administrateur supplémentaire". Claude Elen, le président de l'UR Namur est plus que pressenti pour reprendre la relève. La question est de savoir comment un club du prestige de Dexia Namur n'attire-t-il pas ainsi les mains secourables? Non, on sait ce n'est pas votre faute président. "Il y a déjà eu deux AG, mais il faut que le quorum de trois administrateurs soit atteint. Il restera à la nouvelle équipe dirigeante de décider de continuer la Coupe d'Europe et pour ce qui est de l'option d'Andenne, tout peut-être une option, mais ce sera sans moi", répète-t-il encore. Ce sera donc pour cette fameuse 'nouvelle équipe dirigeante', qui, cela dit, ne partira pas sans le sou, peut-être pas pour s'offrir à prix d'or des stars étrangères surpayées, mais avec un budget qui devrait avoisiner les 200 à 250.000 euros, cela reste 5 à 10 fois plus que n'importe quel cercle du pays.
"Le club est à Namur pour l'instant, soutenu par sa ville, la Région et la Communauté française pour ce qui est des déplacements européens", souligne encore Jean-François Prior. Une scène européenne qu'est pratiquement obligée de jouer le club st-servaitois pour garder ces avantages, cela dépendra là aussi du nouveau président. Il sera donc incontournable de jouer encore la Coupe d'Europe question de subsides donc, et de sponsors aussi pour ce qui devrait toujours s'appeler Dexia Namur. "Il y a un contrat renouvelable tacitement avec l'institution bancaire", explique Jean-François Prior, "bon j'attends d'avoir les documents écrits, mais il n'y a pas de raison de ne pas continuer. C'est sûr pourtant que si Dexia arrête c'e serait une catastrophe. Qui peut se targuer de pouvoir trouver un partenaire qui investisse 80.000 euros, enfin, pour Dexia c'est un peu moins", se reprend aussitôt Jean-François Prior (ndlr, le montant du soutien bancaire avoisinerait les 75.000 euros, soit l'équivalent d'un gros lot à la Loterie pour tous les autres clubs de D1). "C'est pour cela que c'est usant aussi, il faut trouver quantité de petits sponsors, et c'est vraiment usant. Une grande fatigue s'est installée et je passe la main, c'est décidé, je l'ai dit depuis longtemps".
Pour ce qui est du sportif, Fannie Vandesteene, Krystyna Szymnska-Lara et Oksana Agabalova ont resigné, Romina Ciappina se fait tirer l'oreille, mais c'est en bonne voie aussi. Pauline Akonga devrait rejoindre Arras et Olesyia Malashenko aussi tiens pourquoi pas, les deux joueuses ne reviendront en tous les cas pas à Namur. "Je veux pouvoir alors présenter une équipe à un coach potentiel, auquel il faudra rajouter l'oiseau rare, à savoir une bonne étrangère pas cher et Dexia Namur jouera encore pour le titre !", s'esclaffe Jean-François Prior, qui, plus sérieusement, se dit lassé et fatigué de continuer dans ces conditions dans un basket féminin belge qui tarde à prendre son envol malgré l'indéniable talent qui pointe et à se structurer, au moment où les instances fédérales pataugent dans leur formule et leur approche. Oui on sait président, ce n'est pas votre faute, mais cette fois on ne peut pas vraiment vous donner tort.
"Le club est à Namur pour l'instant, soutenu par sa ville, la Région et la Communauté française pour ce qui est des déplacements européens", souligne encore Jean-François Prior. Une scène européenne qu'est pratiquement obligée de jouer le club st-servaitois pour garder ces avantages, cela dépendra là aussi du nouveau président. Il sera donc incontournable de jouer encore la Coupe d'Europe question de subsides donc, et de sponsors aussi pour ce qui devrait toujours s'appeler Dexia Namur. "Il y a un contrat renouvelable tacitement avec l'institution bancaire", explique Jean-François Prior, "bon j'attends d'avoir les documents écrits, mais il n'y a pas de raison de ne pas continuer. C'est sûr pourtant que si Dexia arrête c'e serait une catastrophe. Qui peut se targuer de pouvoir trouver un partenaire qui investisse 80.000 euros, enfin, pour Dexia c'est un peu moins", se reprend aussitôt Jean-François Prior (ndlr, le montant du soutien bancaire avoisinerait les 75.000 euros, soit l'équivalent d'un gros lot à la Loterie pour tous les autres clubs de D1). "C'est pour cela que c'est usant aussi, il faut trouver quantité de petits sponsors, et c'est vraiment usant. Une grande fatigue s'est installée et je passe la main, c'est décidé, je l'ai dit depuis longtemps".
Pour ce qui est du sportif, Fannie Vandesteene, Krystyna Szymnska-Lara et Oksana Agabalova ont resigné, Romina Ciappina se fait tirer l'oreille, mais c'est en bonne voie aussi. Pauline Akonga devrait rejoindre Arras et Olesyia Malashenko aussi tiens pourquoi pas, les deux joueuses ne reviendront en tous les cas pas à Namur. "Je veux pouvoir alors présenter une équipe à un coach potentiel, auquel il faudra rajouter l'oiseau rare, à savoir une bonne étrangère pas cher et Dexia Namur jouera encore pour le titre !", s'esclaffe Jean-François Prior, qui, plus sérieusement, se dit lassé et fatigué de continuer dans ces conditions dans un basket féminin belge qui tarde à prendre son envol malgré l'indéniable talent qui pointe et à se structurer, au moment où les instances fédérales pataugent dans leur formule et leur approche. Oui on sait président, ce n'est pas votre faute, mais cette fois on ne peut pas vraiment vous donner tort.