La seconde jeunesse de Laurence Van Malderen

"Et pourtant j'avais très peur en arrivant ici", avoue l'intérieure bruxelloise d'Aix-en-Provence. "Le projet était tout nouveau, et honnêtement, il y a des filles que je ne connaissais même. Je ne savais pas trop où nous allions aller. Et puis, en réalité, c'est très positif. Il y a du talent dans cette équipe. C'est encore jeune, c'est sûr, et il y a beaucoup de choses à travailler, que ce soit du point du vue physique chez l'une, tactique chez l'autre..., il nous manque de l'expérience bien sûr, mais si l'on peut intégrer le retour de l'une ou l'autre "ancienne", cela devient très intéressant, car nous avons prouvé, même dans les défaites en Croatie et face à l'Italie que nous pouvions réaliser de très bonnes choses."

Alors comme l'a encore affirmé le sélectionneur malinois après ce premier succès face à la Croatie mardi, le monde extérieur ne retenant que le résultat, cette victoire est importante. "Et ce même si les Croates présentaient aussi une équipe incomplète, cela fait du bien", renchérit Laurence Van Malderen. "Et puis, notre prestation face à l'Italie, qui, elle, est au complet pratiquement, a été plus qu'honorable. Nous avons pu montrer ce que nous pouvions faire. C'est gai, il y a de l'enthousiasme et je prends du plaisir à jouer avec ce groupe où chacun joue pour l'équipe et apporte son 'quelque chose'. C'est vrai que je me sens bien, et l'on ne m'avait plus dit cela depuis l'Euro-2003 en Grèce."

L'aventure à Patras reste en effet un excellent souvenir pour la Bruxelloise où elle avait brillamment profité de la surveillance rapprochée dont faisait l'objet Ann Wauters pour assurer à mi-distance. Une prestation qui lançait sa carrière internationale au-delà de la 6-ème place décrochée par le groupe de Benny Mertens, assisté à l'époque de Gérard Beurlet et Claudia Van Hoorenbeek.

Si la première moitié de début de saison avec son nouveau club d'Aix-en-Provence après une aventure à Parme, semble lui laisser un sentiment mitigé, Laurence Van Malderen a retrouvé le sourire durant cette courte campagne qu'un déplacement en Italie, justement, vient ponctuer. Un déplacement toujours particulier pour la Bruxelloise. "Oui, c'est toujours spécial. J'aime le pays, la langue, les gens, j'y ai joué quelques années. A Aix, nous visions le top 4, ce n'est pas encore abandonné, mais c'est vrai que la situation s'est un peu compliquée. Cela ne se passe pas mal, mais pas forcément bien non plus. On me demande de jouer un autre rôle, ce n'est pas facile, pourtant mes matches sont bons." L'espace que lui laisse Arvid Diels au sein de la phalange belge lui redonne une seconde jeunesse dans un groupe qui a déjà progressé au fil de ces rencontres de barrage et Laurence Van Malderen ne se fait pas prier pour prendre la défense de son sélectionneur. "Là aussi, j'avais peur", reconnaît-elle. "Avec sa réputation de "flamand" et ses méthodes présumées.. Mais j'ai été agréablement surprise. Il fait l'effort de parler français. Quand il s'exprime en néerlandais, il s'excuse presque et ce que nous faisons avec lui force le respect. Je crois que ceux qui le critiquent et qui sont contre lui devraient une fois venir voir comment cela se passe à l'intérieur du groupe pour s'autoriser à le juger." Envoyé sur le front avec sa classe biberon, certains espéraient peut-être un fiasco. Un certain esprit 'belge' étant ce qu'il est, la victoire face à la Croatie n'a manifestement pas fait plaisir à tout le monde parmi les instances officielles. Soit.

Laurence Van Malderen le lui rend bien sur le terrain. Et la rencontre à Priolo sera encore une occasion de le faire, même si la partie sera tout sauf évidente. La victoire belge face à la Croatie a déroulé le tapis rouge pour les Transalpines. Un succès italien vendredi (19h00) dans le chaudron sicilien de Syracuse qualifiera d'office les troupes de Giampiero Ticchi, une première depuis 1999 pour l'Italie, sur le terrain s'entend - les Italiennes étaient qualifiées d'office pour l'Euro l'an dernier à Chieti comme pays organisateur. "Mais justement", rétorque Laurence Van Malderen. "Nous n'aurons rien à perdre. Et cette victoire face à la Croatie va nous relâcher encore plus. Certaines évoluaient encore avec un certain stress. Une victoire cela change tout dans l'esprit. Notre campagne est d'ores et déjà positive. Il n'y a pas ou plus de pression négative, juste un défi encore à relever. Je suis sûre que nous pouvons faire quelque chose de bien."

Mathématiquement, rien n'est encore joué, mais l'Italie a en effet toutes les cartes en main et les plus belles. Pour les Belges, il faudrait une victoire de ... 46 points à Priolo pour conserver une chance de qualification et espérer ensuite un succès croate lors du dernier match le 19 face aux Transalpines (mais de moins de 21 points...). Pour l'anecdote bien sûr...

De son côté, l'Italie a rejoint la Sicile et Priolo où les Italiennes se sont entraînées, hormis Chicca Macchi, fiévreuse, alors qu'Angela Gianolla se contentait d'une séance en piscine. Sa participation au match de vendredi n'est pas encore décidée.. Jeudi matin, nouvelle conférence de presse pour présenter la rencontre.