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La Renaissance Montegnée arrête en R1 !

Une nouvelle tuile pour le basket féminin wallon


L'un des seuls candidats potentiels à une éventuelle montée en division I à moyen terme stoppe carrément ses activités en R1. Par manque de moyens, par manque de soutien. Un constat amer que livre Guillaume Barbieux. Une nouvelle tuile pour le basket féminin wallon.



La Renaissance Montegnée a décidé de stopper son équipe de R1 la saison prochaine. Guillaume Barbieux était l'un des seuls à vouloir tout faire pour conserver une équipe avec un minimum d'ambition. Son souhait était d'intégrer la D1. Par manque de moyens et de soutien, son projet n'aboutira jamais avec Montegnée. Le coach liégeois dresse un constat amer et soulève bien des questions sur l'état de santé du basket wallon.

"J'ai fait des pieds et des mains pour trouver des fonds nécessaires", se désole Guillaume Barbieux. "Sportivement, j'avais des accords avec 3 joueuses U16, deux U18 et deux U20, mais il fallait des joueuses d'expérience pour les encadrer et tenter l'aventure en D1 sans envoyer les jeunes au casse-pipe. Malheureusement, sans moyens, impossible d'attirer des joueuses expérimentées et on ne peut pas se permettre d'attendre que des filles restent sur le carreau par manque de place dans la nouvelle entité namuroise et se décident à venir chez nous. Alors, le projet est abandonné. Pire, si c'est pour se retrouver avec une équipe de R1 qui ne tient pas la route, cela n'a pas de sens de poursuivre dans cette voie sans issue. On jete l'éponge."

Chaque saison, c'est la même rengaine et les clubs qui ont minimum d'ambition disparaissent les uns après les autres. Il y a de quoi se poser des questions. Et l'avenir ne s'annonce pas rose du tout. "Je ne vois pas qui en effet va pouvoir - ou vouloir - offrir aux joueuses wallonnes une perspective en D1 à court terme", poursuit Guillaume Barbieux. "J'ai bien l'une ou l'autre idée sur l'un ou l'autre club qui songe éventuellement à monter, mais c'est peut-être un, voire deux, pas plus. C'est une catastrophe ! J'ai pourtant été solliciter pas mal de gens pour soutenir le projet. J'avais même demandé au centre de formation de pouvoir s'accorder sur des doubles affiliations, pour complèter mon noyau et donner à ces filles-là un peu d'expérience en D1. Mais il m'a été répondu qu'elle devait de toute façon suivre les entraînements du Centre et qu'elles ne pouvaient effectuer qu'un seul entraînement en dehors. Cela n'a aucun sens. Chez nous, je n'ai pas senti d'envie particulière de conserver une R1. Il faut savoir que cela coûte 12 à 15.000 euros pour une saison et si c'est pour jouer le bas de tableau et ne pas être performant. Cela fait cher.."

Personne n'est prêt à rejoindre l'élite du côté wallon, et au lieu de 4 clubs, ils ne seront plus que 3 parmi l'élite après la fusion. Des joueuses de bon niveau vont se retrouver sur la touche et les jeunes ne voient guère de perspectives encourageantes en R1. A l'une ou l'autre exception près, le manque d'ambition et de moyens, et la politique du sport pour tous de l'AWBB prévalent. Point Chaud Sprimont essaie malgré tout de mettre sur pied son école de jeunes, le Novia Munalux Namur table sur sa Munalux Academie. Pour le reste, on peut déjà tirer l'échelle. C'est à en décourager les plus motivés.

"Il est clair qu'à titre personnel, je ne suis pas prêt à m'investir comme je le fais depuis des années dans le basket féminin à pure perte", conclut Guillaume Barbieux que l'on sent plus que dégoûté. "Si je n'ai pas à court terme un projet qui touche à la D1, j'arrête, ça c'est déjà sûr."

Voilà un coach on ne peut plus motivé, désireux d'apprendre et de se forger une place en D1 pour apporter quelque chose au basket féminin wallon, qui reste sur la touche sans recevoir de propositions. Là aussi, il y a de quoi se poser des questions sur cette décourageante anomalie...


Mardi 13 Avril 2010