Koen Umans: 'chacun porte une part de responsabilité dans notre échec'

Alors que la campagne de préparation pour le barrage additionnel pour l'Euro-2011 à Taranto du 3 au 8 juin prochain a débuté vendredi dans les installations de Sint-Katelijne-Waver, Koen Umans, composant avec Christian Grandry, le 'Steering-Comitee' de l'équipe nationale, a fait le point sur les raisons d'une non-qualification directe pour la phase finale en Pologne (du 18 juin au 3 juillet) plongeant le BNT dans une situation extrêmement compliquée.

"Tous les éléments étaient réunis pour réussir une belle performance", concède Koen Umans. "Mais il faut reconnaître que ce fut un échec. Il a manqué la cohésion nécessaire et l'esprit d'équipe pour réussir à atteindre notre objectif. Les raisons sont multiples. Chacun et chacune doit faire son examen de conscience et porte une part de responsabilité. Que ce soit la fédération, le staff, les joueuses. La déception a été énorme." Tellement énorme que la fédération a décidé de se murer dans le silence pour faire le point. "Il n'a déjà pas été facile en interne d'expliquer les raisons de ce mauvais résultat et de convaincre tout le monde de poursuivre sur les mêmes bases", poursuit celui qui est aussi le secrétaire général de la VBL. "Par rapport aux institutions aussi, des questions ont été posées et l'on nous demande des comptes." Au bout de ce 'brainstorming' interne qui a laissé place à beaucoup (trop) d'interprétations, "nous poursuivons sur la même base, avec la même philosophie présentée dans le plan 2012-2016. Nous réaffirmons notre confiance en Arvid Diels, en un projet qui a été mis sur papier. Il a déjà démontré qu'il a pu réalisé d'excellentes campagnes avec les sélections de jeunes et s'il porte une part de responsabilité comme nous tous lors de la dernière campagne, nous connaissons ses points forts, son excellente connaissance du basket féminin et ses capacités de nous amener plus loin. Nous nous sommes engagés, et nous voulons respecter cet engagement. Et nous sommes convaincus que nous avons le talent nécessaire et les capacités d'atteindre l'objectif des jeux Olympiques de 2016 (à Rio de Janeiro)."

"Il est bien entendu illusoire de se fixer comme objectif la qualification pour l'Euro-2011. Il ne faut pas se le cacher. Cela sera très difficile. Il n'y a pas que le résultat qui compte. Il y a surtout la manière", reprend Koen Umans en parlant du barrage additionnel à Taranto que les Belges aborderont dans un groupe avec l'Allemagne, la Roumanie, l'Italie et la Serbie. "Il faut retrouver un esprit d'équipe, une cohésion. Ce qu'il a manqué l'été dernier. Le premier match contre l'Italie fut une victoire, courte peut-être, mais idéale pour lancer la campagne. Le déplacement en Lituanie a été correct pendant 25-30 minutes et ce n’était pas une honte d’aller s’incliner là-bas. Il y eu le match des Pays-Bas avec le show que l’on connait puis tout a explosé. Pour des raisons internes. Il aurait fallu qu'une ancienne rassemble tout le monde. Pour créer l'unité. Il n'en a rien été. On a payé peut-être aussi le fait d'avoir mis trop de jeunes en même temps et de manquer de stabilité"

Pour Taranto, le noyau est aussi très, très jeune, et dénué d'expérience. "Une liste de 35 a été composée. Elles ont toutes été approchées, que ce soit pour des raisons personnelles, des blessures ou en raison des examens, beaucoup ont décliné. On peut le regretter et le déplorer, il faut aussi respecter ses choix. Mais l'on veut continuer à investir et développer le projet à long terme." Elles sont donc 12 à avoir accepté de se mettre au service de l'équipe nationale dans une passe très, très difficile. Tout juste pour composer un noyau de quoi donner des sueurs froides aux responsables fédéraux. "La peur n'évite pas le danger. Chaque joueuse a sa motivation personnelle, chaque individu est libre de ses choix. C'est difficile. Mais nous voulons à présent convaincre celles qui ne sont pas là que les absentes ont tort. Et nous voulons reconstruire cette fierté de jouer pour l'équipe nationale, même dans des circonstances difficiles, on le sait."

La fédération paie aussi cash son manque de communication en interne et son absence de suivi des engagements ou de 'relations publiques' avec ses joueuses. C'est sûr. A un mois de l'évènement, il était peut-être un peu tard de prendre son bâton de pellerin pour convaincre. Une liste de 35 a donc été établie par Arvid Diels, mais, hormis quelques joueuses vue par le sélectionneur, ce sont d'autres personnes du 'Steering Comitee', le team manager, Eddy Swaeb, qui ont approché les joueuses compliquant singulièrement l'unanimité du discours et diminuant sa force de conviction. Outre Ann Wauters qui attend famille en juin, les 'anciennes' ou cadres de l'été dernier Kathy Wambe - toujours en finale du championnat d'Italie avec Taranto -, Anke De Mondt, Eveline Callens, Marjorie Carpréaux, Virginie Michiels ont décliné l'invitation pour raisons personnelles ou professionnelles. Même chose pour Nele Deyaert, Irina Medvedeva, Oksana Agabalova, Romina Ciappina ou Dana Boonen (qui doit soigner son entorse par ailleurs). Julie Vanloo et Jana Raman doivent réussir leurs examens. L'infirmerie est pleine: Sara Leemans, Anne-Sophie Strubbe, Nina Crelot, Jasmina Rosseel (qui s'est fait une nouvelle très grosse frayeur au genou à l'entraînement la semaine dernière, mais sans conséquence dommageable).

D'autres points ont été abordés. Celui des sélections de jeunes par exemple. Koen Umans a précisé que la priorité allait à la sélection dames pour les joueuses susceptibles de faire des doubles campagnes, “les coaches des sélections de jeunes doivent pouvoir intégrer une joueuse au dernier moment. Cela a été discuté. Maintenant à terme, la question des U20 peut se poser. Est-il vraiment opportun dans la configuration de notre basket, avec une génération aussi jeune, déjà appelée en dames, de continuer avec les U20 ? Ce n'est pas une question de faire des économies. Le budget serait le même, mais au lieu de le répartir sur trois équipes, on le répartirait sur deux.”

Une montée, une médaille, un top 4 ?
Au niveau des objectifs, outre une stabilité sur 3 ans des staffs en place, Koen Umans vise la montée dans l'immédiat avec les U20 en division A, en attendant de voir le sort réservé à cette sélection. Un top 5, voire une médaille pour les U18 et un top 8, voire un top 5 pour les U16. Un top 4 ou un top 5 si les Pays-Bas y figurent serait synonyme de qualification pour le Mondial U17 en 2012 aux Pays-Bas précisément. Chez nos voisins. “Très franchement, je ne sais pas comment ils vont s'en sortir. Les budgets demandé par la FIBA Europe pour organiser un euro que ce soit chez les jeunes et a fortiori en seniors, est exagéré. Même les grandes nations du basket doivent retirer leur candidature ou se mettre à deux. Les budgets sont démesurés. Alors se sacrifier et en payer les pots-cassés encore des années après en vaut-il la peine ? Ne vaut-il pas mieux consacrer cet argent à autre chose ?”

Fin du Season Opening ?
L'utilisation des ressources, il en est aussi question quand on évoque le dossier du Season Opening, que la VBL ne veut plus assumer. “L'objectif était d'attirer un autre public et plus de médiatisation. Ce fut à chaque fois un échec. Alors ne vaut-il pas mieux là aussi consacrer ce budget sur un 'one shot' à d'autres actions de promotion du basket féminin ? Ce qui laisse planer un gros point d'interrogation sur la prochaine édition, dévolue en principe à l'AWBB, mais qui ne se dit pas prêt à investir sur une dernière édition au cas où la VBL ne confirme pas poursuivre la série (ce qui semble donc bel et bien être le cas).