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Fortiches, les Allemandes sont à l'Euro ! Et nous, qu'est-ce qu'on fait ?

L'Allemagne a battu la Hongrie à deux reprises


Victorieuses de la Belgique 69-57, puis du groupe de Taranto, les Allemandes ont battu la Hongrie en double confrontation pour poursuivre leur voyage vers la Pologne et la phase finale de l'Euro-2011 pour laquelle elles se sont qualifiées mercredi. Fortiches !



L'Allemagne a été jusqu'au bout. Déjà victorieuses à Oberhausen (59-53) lors du barrage aller face aux Hongroises, les filles de Bastian Wernthaler, cet avocat munichois qui s'est mis en tête de reconstruire la puissance allemande, ont été s'imposer 56-67 (mi-temps: 33-33) en Hongrie, à Sopron, lors du match retour.

Romy Bär (11 pts, 6 rbds, 4 ass.) et Anne Breitreiner (4pts) ont reçu le fameux coup de main de leur capitaine Dorothea Richter (13pts, 6 rbds, 4 ass.) et de Svenja Greunke (14pts, 5 rbds) pour franchir le dernier palier qui mène à la phase finale. Malgré les 12 points de Zsofia Fegyverneky, les 10 de Katalin Honti, les 11 rebonds de Anna Vajda et un pillonage improductif à 3pts (2/18 !), la Hongrie n'y a rien pu. Du gros et beau travail. L'Allemagne jouera dans le groupe C avec la Pologne, l'Espagne et le Monténégro, excusez du peu, à Katowice, mais elle y est, elle, en phase finale !
Fortiches, les Allemandes sont à l'Euro ! Et nous, qu'est-ce qu'on fait ?

Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?

La Belgique a clôturé elle sa campagne de l'Euro-2011 par une victoire et trois défaites - dont un 67-59 face à cette Allemagne - lors du barrage additionnel à Taranto qui s'est achevé mercredi dernier. Il ne fallait pas s'attendre à mieux en terme de résultats. L'on n'en attendait sans doute pas aussi bien au vu des circonstances. Pour le sportif ok. Pour le reste: zéro. Et une question qui revient, lancinante, à l'issue de chaque campagne: et maintenant les gars, qu'est-ce qu'on fait ?

Le sentiment qui ressort de cette campagne à Taranto est double, au-delà des résultats. Il est d'un côté nettement plus positif qu'en août dernier grâce à la mentalité affichée par cette “jeune formation courageuse et prometteuse”, mais le choc a d'autre part été violent. Indécent parfois, absurde souvent. Ces jeunes volontaires envoyées au front auront fait preuve d'un énorme courage, à n'en point douter, trouvant leur récompense dans cette victoire contre la Roumanie. Pour la fédération, dans la tourmente, le forfait aura au moins été évité. Mais c'est bien tout ce qu'elle peut retenir pour elle. De mémoire, jamais un groupe n'aura été laissé autant livré à lui-même. Jamais la fédération n'aura fait autant aveu de faiblesse. Imaginez que notre équipe nationale, sur cette campagne, aura été à la solde du bon vouloir des joueuses. Et il a fallu supplier pour trouver 12 joueuses. Un comble.

  • Un ABC primaire
Que faire maintenant avec cette “jeune formation courageuse et prometteuse” ? Aux responsables de la fédération - cela nous rappelle une question, très sérieuse et désormais de plus en plus lourde de sens, de l'un des membres de son conseil d'administration, "mais c'est qui la fédération?" - d'organiser enfin, vraiment, sa prise en charge. Une chance, unique et immense, est donnée de pouvoir construire autour d'une génération appelée à jouer ensemble pendant, au moins, dix ans. Dans dix ans, Emma Meesseman & co n'auront en effet que 28 ans, l'âge mûr. D'ici là, tout est (re)faire. Le travail est énorme pour professionnaliser les structures autour de l'équipe nationale et des sélections de jeunes, en matière de logistique, d'encadrement médical, juridique, contractuel, d'assurance, de suivi tout au long des saisons, d'organisation de la compétition nationale, de communication, interne et externe, de relations presse, de scouting, de lobbying, etceterae, etceterae, etceterae... Bref le primaire ABC du sport de haut niveau et de ses composantes en terme de management.

  • Tout est à (re)faire
Tout est à construire en fait. Car force est de constater que depuis l'Euro-2003 en Grèce où la Belgique de Benny Mertens a conquis ce qui reste – et ce n'est donc pas un hasard - le meilleur résultat de la Belgique, 6e de l'Euro, sur les bases d'une structure reposant sur les fondements même de ce professionalisme, et l'on ne parle, toujours, pas ici d'argent. Une structure,- on se demande d'ailleurs toujours pourquoi aujourd'hui-, jetée au bac en même temps que le coach gantois. Depuis lors, et malgré un projet qui existe sur papier, la fédération n'a non seulement pas avancé dans cette voie, pire, elle a reculé de plusieurs crans pour revenir à l'âge de la pierre, minée qu'elle est par des querelles internes - entre ligue ou au sein même d'une ligue-, des disputes incessantes et une incapacité à savoir où aller et sans savoir vraiment, en réalité, qui doit décider quoi.

  • Quel échec !
Conséquence – et ce n'est donc toujours pas un hasard – la Belgique serait aujourd'hui aux portes de la Division B européenne (!) si celle-ci n'avait pas été supprimée par la FIBA Europe. Une évolution digne de la procession d'Echternach: un pas en avant, trois pas en arrière, doublée d'une zizane institutionnelle qui fait honte à voir. Alors que, et c'est bien là le plus grand des paradoxes, le talent et l'engouement de cette jeune génération, englobant joueuses et coaches, épatent les observateurs européens. L'Allemagne, la Grèce, Israël, le Monténégro, la Grande-Bretagne.. sont à l'Euro, la Belgique est restée à quai. Quel échec pour sa fédération !

Il manque cruellement une fédération forte et organisée, mais cela, même La Palisse n'aurait pu dire mieux, pour gérer les combats de coqs, imposer une structure nationale et se donner une vision à long terme pour encadrer et guider cette jeune formation courageuse et prometteuse, mais sans en dépendre pour autant, jusque vers des cîmes mieux en rapport avec leur potentiel. Malheureusement, l'aveu de faiblesse que vient d'afficher la fédération n'incite vraiment pas à l'optimisme, mais vraiment pas...


Mercredi 15 Juin 2011