Comme dans un rêve aussi pour les U16 !

Il reste exactement 1.7 seconde de jeu, le marquoir indique 67 partout entre la Belgique et la France en quarts de finale de l'Euro U16 à Cagliari, en Sardaigne. Le chrono s'est arrêté sur un shoot français manqué et gagné par la Belgique après une bataille pour le rebond de Stéphanie Medjo. Arvid Diels réclame temps mort pour lui. Les arbitres l'accordent au banc français - le coach français avait été exclu durant la rencontre pour deux fautes techniques - qui l'avait certes demandé, mais qui voulait l'annuler. Trop tard. "Cela changeait beaucoup, car la rentrée était alors base line. J'ai fait un peu de mon show et pris de suite un deuxième temps mort... Cela nous donnait la rentrée latérale, plus près de l'anneau français."

"Au départ, c'était Margo De Korte qui était prévue pour shooter", explique Julie Allemand. "Le coach m'a demandé si j'étais prête, j'ai dit oui. Puis, ça a été incroyable. Je n'ai pensé qu'à le mettre dedans et j'étais tellement heureuse. Comme tout le monde."

"Les Françaises s'attendaient à tout sauf à ça. Julie n'est pas notre shooteuse", détaille Pierre Cornia. "Soit c'est pour Hind, soit pour Margo. Il s'attendait aussi à une passe directe. Au lieu de cela, la passe va à Axelle Bernard qui donne à Julie et là c'est bingo ! Un coup de poker terrible, peut-être, mais au pire, on allait au prolongation. C'est fantastique !"

"Nous sommes toutes très contentes. C'est vraiment super ce qui se passe," raconte Hind Ben Abdelkader, deuxième meilleure marqueuse de l'Euro avec 17,5 pts de moyenne. "On a vraiment tout donné. C'était le match le plus important. Nous voulions nous qualifier pour le championnat du monde. Maintenant, nous voulons tout donner pour aller en finale. Ce qui fait notre force, c'est surtout notre esprit de groupe et notre entente. On forme un groupe très solide. Notre intelligence de jeu aussi est importante. C'est notre force. La médaille d'or au FOJE nous a donné confiance. Mais on la mise de côté. On la ressortira après. Pour l'instant, nous sommes vraiment concentrées uniquement sur l'Euro. C'est sûr aussi que le parcours des U18 nous a boosté aussi. On veut faire comme elles et suivre le même chemin. C'est magnifique !"

"Ce qui fait notre force et la différence, c'est aussi notre défense et notre shoot", rajoute Julie Allemand qui figure de son côté à la 3e place des assists avec 3,5 passes décisives de moyenne par match (pour 7,9 pts par match) mais avec un ratio assists/pertes de balle de 5,3 soit pour ainsi dire très peu de déchêts. i["Au départ, c'était Margo qui devait shooter. Je n'ai pensé qu'à une chose, c'est qu'il allait être dedans !]", répète Julie Allemand dont le panier à 3 pts portait toute l'équipe belge vers le dernier carré européen.

A chaque rencontre aussi, une joueuse sort du collectif pour apporter sa pierre à l'édifice. Pour déjouer la zone française, la Belgique a su s'adapter, ayant tiré les leçons de la zone suédoise ayant conduit à la seule défaite des Belges pour l'instant en ouverture du tournoi, il a fallu pilloner à 3 points. Margo De Korte avait ouvert la voie, elle inscrit 17 points contre la France !

"C'était un peu comme les autres matches, il y avait un peu de pression bien sûr, parce que c'était le match le plus important de l'Euro", raconte Margo De Korte. "On était vraiment bien concentrées pour aborder ce match !"

"C'est fantastique !", réagit An-Katrien Nauwelaers (6,3 rbds par match) qui parvient, aux côtés d'Axelle Bernard (6,4 rbds), à dominer le trafic aérien malgré un déficit de taille. "C'est super de gagner dans le money-time, cela donne un sentiment fantastique ! On joue vraiment bien groupée et chacune est vraiment très concentrée sur son sujet. Chacune réussit à prendre les bonnes décisions au bon moment, y compris en défense. On doit continuer à donner le meilleur pour la demi-finale, tout donner et se battre jusqu'au bout".

Pour Pierre Cornia, l'assistant d'Arvid Diels, "la différence s'est faite à trois points, car aujourdh'ui, pour la première fois, nous sommes dominés au rebond. Toutes les équipes sont plus grandes que nos filles, mais le boxing out et le placement en défense font que nous dominons le rebond. Pas ici (56 à 39), nos filles ne repoussaient pas les Françaises assez loin de l'anneau. Et pourtant, on gagne. C'est fantastique. Et puis, il y a la fin de match que l'on maîtrise. Comme je dis, c'est peut-être un coup de poker sur la dernière action, mais au pire, nous allons au prolongation. Maintenant, c'est l'Italie. C'est une très bonne équipe. Il ne faut surtout pas laisser jouer les Italiennes sinon elles sont très dangereuses."

En demi-finales, la Belgique joue contre l'Italie samedi à 19h00. Les Italiennes ont battu la Russie 60 à 50 en quarts de finale. L'autre demi-finale oppose la tornade espagnole à la Turquie.