Benny Mertens n'est plus le sélectionneur national: "cela fait mal !"

Sixième de l'Euro-2003 à Patras il y a juste 10 ans pour ce qui reste le meilleur résultat de la Belgique en phase finale d'un championnat d'Europe, Benny Mertens avait connu ses années de vaches maigres ensuite avec notamment une relégation en division B avec les U20 à Chieti, puis était redevenu le héros en étant sacré champion d'Europe avec les U18 en 2011. La roue du basket tourne, une fois en haut, une fois en bas. Son successeur pourra sans doute en dire autant.

Benny Mertens n'est donc plus le sélectionneur de l'équipe nationale dames. Le coach gantois de Declercq Stortbeton Waregem l'a annoncé mardi. "C'est une déception, mais cela fait depuis le début de l'année que je pressentais bien que le projet n'était plus de continuer avec moi." Après le clash entre Jacques Ledure et les instances fédérales AWBB/VBL en décembre dernier, le sort de Benny Mertens restait en effet en suspens. "Nous avons eu une réunion le 3 janvier avec les directeurs techniques, Sven Van Camp et Raphaël Obsomer, où l'on devait discuter de mon rapport de la dernière campagne. Rapport que j'avais déjà énoncé à Jacques Ledure bien entendu. Mais à cette réunion, l'on n'a pas vraiment discuté de ce rapport et j'ai dès lors bien senti que la volonté n'était plus de continuer avec moi. Ils m'ont dit qu'ils donneraient des nouvelles le 15 janvier, mais je n'ai plus rien entendu, jusqu'à .. aujourd'hui. Deux mois et demi après. J'ai eu Koen Umans au téléphone qui m'a annoncé que l'option n'était plus de continuer avec moi, "en raison", m'a-t-il dit, "d'une incompatbilié avec la direction technique". Ce qui je le rappelle a aussi été la raison du retrait de Jacques Ledure", a ajouté Benny Mertens qui a aussi expliqué que son assistant Pascal Angilis n'était pas renconduit non plus. "Cela fait mal, c'est sûr. Mais le plus important, ce n'est pas pour moi, ni pour la fédé. Mais pour les filles et le basket féminin belge. Il y a du talent, mais tant qu'on ne comprendra pas qu'il faut travailler et établir des plans de carrière pour les filles entre 18 et 22 ans, l'on ne progressera jamais. C'est grave."

Benny Mertens estime aussi que le basket féminin manque de professionnalisation dans ses structures. "Depuis 2003, des choses ont changé, c'est sûr. Il y a eu l'apparition des topsports notamment. Cela a évolué. Nous avons des jeunes talents. On s'entraîne un peu plus. Mais il y a un moment où il faut pouvoir arriver à ce que les meilleures s'entraînent deux fois par jour. A partir du moment où elles ont 18 ans et jusqu'à 22 ans, il y a un coup d'arrêt. Je suis bien conscient qu'en Belgique ce n'est pas possible pour toutes. Mais il faut arriver à ce que nos cadres jouent en Euroligue, s'entraîne deux fois par jour et continuent à progresser. C'est la seule condition pour rivaliser en Europe. Il faut aussi qu'elles sortent de leur zone de confort. En Belgique, c'est trop facile. Ce que fait Emma (Meesseman) avec Villeneuve, c'est bien. Il y a des choses à faire. Il faut prendre des mesures pour motiver les filles et surtout établir des plans de carrière. Ce qui est dramatique chez nous, c'est que cela ne se fait pas. J'espère que la direction technique a un plan. Ce n'est pas l'impression qu'elle m'a laissée."

A charge désormais des directeurs techniques de présenter un projet pour les staffs des sélections nationales, dames et jeunes. Ce que Sven Van Camp et Raphael Obsomer ont fait. Celui doit être avalisé et officialisé par les instances fédérales. Les staffs sont composés et la seule chose de plus ou moins officielle est le duo composé de Pierre Cornia et Gerrit Dreesen pour les U16, en stage en ce début de semaine à Herentals. Pour le reste, il ne faut pas être grand sorcier pour deviner le possible successeur de Benny Mertens.